PROLOGUE
Le Papillon n'avait rien de méchant, il avait seulement le caractère d'un bourgeois. Parfois, à chaque battement d'ailes, on restait émerveillé par sa beauté tout comme sa froideur. Le Papillon était une personne refermée sur sa propre âme, ce qui avait fini par le pourrir. Mais le Papillon avait besoin de ce ressourcer, bien qu'il en avait le pouvoir, il resta sur ses songes.
Jusqu'à mourir.
Et alors, le Papillon n'était plus.
Ce que l'on ne sut, c'est que le Papillon en avait laissé un autre : d'une beauté irréelle, mais qui erra des années sans une chaleur paternelle, seulement avec la froideur d'une mère qui avait refusé sa venue au monde. Mais le fils du Papillon en avait décidé autrement. Lorsqu'il atteint l'âge de s'unir, il ne montra aucun intérêt aux jeunes filles qu'on lui présentait. Il restait sur sa chaise, tenant l'un des meilleurs vins, végétant sur l'attention qu'on lui portait. Ce que l'on pouvait dire, et ne pas démentir : il était bien le fils de son père. Mais sa beauté était plus enivrante. Il était plus grand que le Papillon, plus fin aussi, et ses yeux étaient d'un bleu opale tandis que ceux du Papillon était d'un vert émeraude. Il était peut - être le fils de son père, mais il avait quelque chose en plus qui faisait qu'on oublia son géniteur. Il devint alors le Papillon. Celui qu'on désirait la nuit, et même le jour. On le voulait à nos côtés pour toujours. Et son « non attention » frustré les gens qui espéraient qu'une chose : qu'il meurt. Puisqu'il était un don de Dieu, et qu'il ne montrait aucun intérêt à l'attention qu'on lui donnait, il devait mourir. Mais on essaya à mainte fois de mettre fin à ses jours, et l'innocence qu'on lisait dans ses yeux dissuadaient.
Le Papillon devint quelqu'un de maudit par le désir qu'il donnait et l'innocence qui l'englobait. On essaya de l'oublier, et il se tut.
Au fond, les Papillons ne parlent pas, ils se contentent de voler.